À travers installations et œuvres performatives, elle invite à repenser l'interaction entre l'humain et son environnement avec un œil critique sur la colonisation de la terre et de l'exploitation de la faune et la flore. La genèse de ses créations se trouve dans les matériaux naturels ou artificiels qu'elle récolte. Ces glaneries sont le point de départ d'une narration qui propose de porter un nouveau regard sur les territoires, non pas dans une envie de le dominer mais afin d'évoluer en adéquation avec eux.
Elle construit un dialogue éco-féministe, poétique et visuel où végétaux et animaux s'entremêlent au travail de la main : brins d'herbes, coquilles, graines, ailes de papillon sont tissés, tricotés, coulés dans du métal, emprisonné dans du vitrail… Sensible aux questions de bioéconomie, de partage et de transmission, elle continue de travailler le fil tout en explorant d'autres matériaux et techniques artisanales. Son travail est marqué par un répertoire fantastique et imaginé lié aux contes et aux paysages ruraux de sa jeunesse en Bourgogne. La flore y est fantasmée, le temps cristallisé et la présence de toute forme y est révélé.
Les dernières recherches de Chloé portent sur l'escargot, un animal populaire chargé de contrastes. À partir de données scientifiques, folkloriques et anthropologiques sur ces gastéropodes, l'artiste imagine une série de performances qui mettent en scène un·e personne hybride mi-humain·e, mi-escargot. Une chimère, figure hors-norme évoluant entre le monde sauvage et le monde civilisé, comme sujet d'inspiration pour questionner l'avenir des relations entre les espèces.